16 janvier 2011

Le Club du meilleur livre


Hier, j'ai été à la Galerie Anatome voir la dernière expo intitulée le Club du meilleur livre. La scénographie était vraiment sympa et bien pensée : un mur entier était couvert de doubles-pages scannées offrant un bon aperçu du chemin de fer des livres, de nombreux ouvrages étaient manipulables (ce qui est une bonne chose!) et d'autres exposés dans des vitrines. Au final, ça donnait une exposition assez dense qui avait un air des Plus beaux livres français (qui malheureusement n'auront pas lieu cette année, faute de moyens…).

Concernant les livres eux-mêmes, il y avait de beaux spécimens. Le travail sur les couvertures et les entrées de livres sont assez remarquables. Par contre, j'ai été déçu par la composition du texte courant, qui n'était pas si travaillée que ça (à quelques exceptions près). Disons que pour des livres de bibliophilie, je m'attendais à mieux.
À vrai dire, je pense que j'ai été déçu en partie parce que j'admire beaucoup le travail de Pierre Faucheux, notamment les ouvrages qu'il a réalisé pour le Club français du livre (cf. le très bon article paru dans le Marie-Louise nº 2). Les maquettistes qui ont travaillé pour le Club du meilleur livre (Massin, Darche, etc.) ont été nettement influencés par l'art de Faucheux (ils l'ont avoué eux-mêmes). On retrouve donc beaucoup de choses que Faucheux avait mis en place : considérer la première et la quatrième de couverture comme un seul et même espace, réaliser des entrées de livres sur plusieurs pages, à la manière d'une générique de film, etc. Malheureusement pour eux, je pense que ses successeurs n'ont pas réussi à exceller autant que lui…

M.

10 janvier 2011

FF Balance et ses vertus

Nous avons vu précédemment, avec les anciennes recherches de Maître Leclerc (article sur la Perception de la lettre et du mot/décembre), qu'il est possible de reconnaître les lettres et donc de lire les mots, en se basant sur la partie supérieure des lettres.
 Maître Leclerc, 1843, 
While You're Reading, Gerard Unger, 
Mark Batty Publisher, 2007, p.70

À ma connaissance, deux typographies ont été dessiné en prenant en compte cette idée : Le FF Balance de Evert Bloemsma, et plus antérieurement encore, l'Antique Olive de Roger Excoffon.

Evert Bloemsma remet en question les principes fondamentaux car il considère qu'il n'y a pas de raisons fonctionnelles dans les proportions classiques des lettres. Il souligne l'importance de la moitié supérieure des lettres de la plupart des caractères et de ce fait, il décide de renforcer cette partie afin d'encourager une meilleure lisibilité.
Ainsi il s'écarte de la répartition traditionnel des proportions dans le dessin de caractère. Et nous pouvons constater ce phénomène en comparant différentes polices entre elles. L'exemple le plus flagrant me semble être avec la lettre o, on peut vraiment noter que la partie supérieure du dessin est très marquée, c'est même sans doute la partie la plus large de la lettre, contrairement au dessin de l'Helvetica ou encore de l'Univers ou les pleins sont légèrement marqués au niveau de la partie verticale et non de la partie horizontale.







Evert Bloemsma était fasciné par les typographies suisses. Il trouvait que les typographies avec empattements étaient obsolètes car elles transportent malgré elles une grande charge de traditions. Ainsi il s'est consacré au dessin de caractère de linéales.
Cela m'amène a une interrogation. Pour un texte courant il est conseillé d'employer une sérif (encore un autre débat) car les empattements ont pour avantage de dessiner une ligne de base virtuelle et remplissent mieux l'espace contrairement aux linéales qui donnent un effet de zébrure et de ce fait, rendent la lecture continue moins fluide (même si ce ne sont pas les seuls paramètres en jeu : l'interlignage, les pleins et les déliés...)
Du coup, pour concevoir une sans sérif, je trouve éventuellement intéressant de mettre l'accent sur les lignes horizontales des lettres sans pour autant doter les caractères de sérifs. Ces lignes horizontales peuvent être un substitut ou du moins un compromis et permettre une lecture plus fluide pour un texte de labeur, en créant un gris plus homogène et un guide pour l'œil. Mais ça reste à prouver en pratique...

 S.

7 janvier 2011

Étrange manière de lire...


La liseuse de romans, Antoine Wiertz, 1853. 

S. 

6 janvier 2011

Enseignes








En fouillant dans mes archives, j'ai retrouvé quelques photographies d'une exposition de vieilles enseignes posées ici et là, lors d'un passage dans une galerie cachée de Berlin. 
On ne manquera de retrouver une fois de plus, les traces de Roger Excoffon avec ses typographies si souvent utilisées pour des enseignes, ici avec l'Antique Olive

S.